«Puisque tous les peintres entreprennent les mêmes choses, se heurtent aux mêmes difficultés, utilisent les mêmes moyens, c’est que les différences proviennent de l’intérieur.»

Pierre Bonnard.

La peinture me permet de regarder, de comprendre, de jouer avec le temps, de créer de l’intimité.

C’est avant tout une matière. Le développement de connaissances techniques satisfait ma curiosité, l’appétit de mon oeil. Il sert l’évolution de mon expressivité plastique et sa subtilité. Je confectionne mes supports, cuis mes huiles, fabrique mes médiums et broie mes couleurs. La matière picturale m’intéresse en tant que chimie et nourrit aussi mon imaginaire. Le travail commence avec elle.

Le tableau appartient pour moi à une réalité sensible depuis laquelle nous nous projetons dans une dimension intérieure, intime. Il part d’une histoire qui m’est propre et va devenir celle de tout un chacun, perdant son caractère individuelle, créant ainsi une histoire collective.

La peinture me sert à mettre l’Autre en mouvement, à distance dans une situation de voyeuriste, à proximité dans une forme de connivence, à la place même du peintre ou au milieu de la représentation d'un paysage. De par ces aller-retours, j’incite le regardeur à s’arrêter un instant pour revenir à soi.

Bien que mes influences soient variées, les façons de percevoir ainsi que les codes picturaux des siècles précédents et d'aujourd'hui nourrissent ma vision et influencent ma représentation du monde actuel. Je me place dans une continuité picturale.

Le numérique me sert d’outil, notamment avec la photographie dont je pars pour peindre, et laisse aussi son empreinte dans mon travail à travers le point de vue qu’il offre sur notre époque.